Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
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PARIS, 15 janvier 2014 (APM) – Le Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH) a estimé mardi dans un communiqué que les propositions du rapport de Denis Robiliard sur la psychiatrie resteraient “vaines” avec le “désengagement ministériel” sur l’organisation des soins en psychiatrie.

Le rapport de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la santé mentale et l’avenir de la psychiatrie, rédigé par le député PS Denys Robiliard (Loir-et-Cher) et présenté mi-décembre 2013 en commission des affaires sociales, a suscité début janvier des premières réactions nuancées (cf APM MHRA8002).

Dans son rapport, la mission d’information balaye l’ensemble du champ de la psychiatrie et de la santé mentale et fait 30 propositions pour “une meilleure prise en charge” (cf APM MHQLH002), “un secteur rénové” (cf APM VLQLH003), “une inclusion sociale favorisée” (cf APM MHQLH003) et “des moyens adaptés” (cf APM VLQLH004).

Dans un communiqué publié mardi, le SPH salue les efforts du député “qui a mené de nombreuses auditions pour tenter de rendre compte de l’état de la psychiatrie”. Le syndicat estime toutefois que ces travaux ne doivent “pas masquer le désengagement ministériel sur le sujet de l’organisation des soins et ses effets négatifs sur la confiance des professionnels”.

Il regrette notamment qu’il n’y ait aucune loi cadre de psychiatrie et santé mentale qui soit mise en oeuvre. “Alors comment croire que sans autre loi que celle, vague, de santé publique annoncée, 30 propositions d’un nouveau rapport parlementaire vont permettre la prise de mesures suffisamment concrètes et directives pour corriger les problèmes décrits: insuffisance du secteur à remplir ses missions et dérives sécuritaires?”, s’interroge l’organisation.

Il estime qu’au lieu d’un nouveau rapport pour confirmer ce que d’autres ont déjà souligné, le ministère aurait dû constituer des groupes de travail pour corriger les problèmes relevés depuis plusieurs années.

Parmi ces problèmes, il cite les “professionnels insuffisamment formés”, l'”incapacité du secteur psychiatrique à se ‘décloisonner’ seul vers des partenaires de santé mentale pas toujours enclins à accueillir les particularités de la maladie mentale” ou encore les “difficultés à maintenir des moyens humains suffisants dans un contexte de maîtrise des dépenses publiques, quand en même temps on souligne l’évolution croissante des dépenses par un plus grand recours à la psychiatrie”.

Le SPH regrette aussi que les propositions soient exposées “sans qu’il ne soit rien dit sur les outils pour les concrétiser”.

Il salue la volonté du député de “légitimer le secteur de psychiatrie générale et l’intersecteur de pédopsychiatrie, en inscrivant leurs missions dans la loi” mais s’interroge sur l’intérêt de “réaffirmer légalement les missions d’un dispositif si elles ne s’accompagnent pas de moyens pour les mettre en oeuvre”.

“Quand bien même certaines des propositions du rapport Robiliard auraient quelque intérêt pour faire évoluer la situation de la psychiatrie, elles semblent bien vaines si le ministère ne s’engage pas dans le pilotage nécessaire pour en assurer un semblant d’application”, insiste, en conclusion, le syndicat.

mh/ab/APM polsan
redaction@apmnews.com

MHRAF003 15/01/2014 17:50 ACTU