Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
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Le SPH juge inadmissible la diminution des moyens que le ministère de la santé vient de sceller pour la psychiatrie publique en publiant un objectif des dépenses hospitalières pour 2015 qui décide une progression insignifiante de + 0,3 % de son enveloppe budgétaire.
Après avoir oublié ses promesses de faire aboutir une loi cadre de psychiatrie et de santé mentale qui doit se contenter d’un simple volet d’organisation dans la loi de santé, le gouvernement entérine maintenant les restrictions organisées contre un dispositif de soins qui doit pourtant faire face à une augmentation des demandes et une diversification de ses missions. Une augmentation d’activité qu’aucun des nombreux rapports officiels de ces dernières années sur le mauvais état de la psychiatrie n’est venu démentir.
Les DAF font déjà les frais au niveau des régions et des établissements des problèmes liés à la tarification à l’activité pour la médecine et la chirurgie en servant trop souvent de variables d’ajustement. Cet objectif national de dépenses abusivement restrictif va aggraver la situation en faisant peser sur les personnels soignants, principales cibles des économies mais aussi outil principal de soins en psychiatrie, les inévitables choix de restrictions qui en découleront. En conséquence, les moyens de la sectorisation alloués aux alternatives à l’hospitalisation complète et au suivi ambulatoire des patients ne pourront que s’en trouver fragilisés : c’est donc l’organisation des soins pour les personnes vulnérables qui se trouve encore attaquée.
Le SPH condamne une politique de santé mentale guidée exclusivement par les objectifs macroéconomiques d’équilibre des comptes et déconnectés de la réalité du travail de secteur : si la future loi de santé prétend se faire au service de l’amélioration de la santé, également mentale, de la population, c’est une véritable négociation sur les financements de la politique de santé mentale pour des budgets spécifiques et sanctuarisés au niveau national qui doit avoir lieu.