Adeline Hazan est l’invitée de Pierre Weill pour parler des lieux de privation de liberté et de la détention des malades mentaux, faute de place en hôpitaux psychiatriques.

Adeline Hazan invitée de France Inter
Lecteur audio
Près de 17 000 détenus relevant de l’hospitalisation plutôt que de la détention, une surpopulation carcérale, aucune étude sur les conditions de détention pour les détenus victimes d’affections psychiatriques… La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan a réagi ce jeudi au rapport publié par l’Observatoire international des prisons sur les conditions de détention des personnes atteintes de maladies mentales.
Des conditions de détention qui ont été sensiblement améliorées depuis la loi encadrant les soins dans les établissements pénitentiaires, mais qui ne répondent pas aux besoin de ces détenus malades.
Pour Adeline Hazan, le niveau d’affection doit aussi être pris en compte. La contrôleuse générale estime qu’il n’est pas acceptable d’être maintenu en établissement pénitentiaire, faute de place en centre hospitalier adapté, pour un détenu atteint de maladies aussi graves que la schizophrénie, par exemple.
C’est d’autant plus difficile pour les malades que le personnel pénitentiaire n’est pas toujours correctement formé ou correctement accompagné pour gérer de telles situations.
Mais surtout que la surpopulation carcérale ne permet pas aux détenus de recevoir le niveau de soin dont peuvent avoir besoin. Pour y remédier, Adeline Hazan exhorte le gouvernement et les magistrats à revoir leur philosophie de la réponse pénale. Elle estime qu’il serait salutaire de repenser les peines pour prononcer davantage de travaux d’intérêt généraux et ainsi contribuer à ne pas désintégrer les personnes condamnées pour des peines courtes.
L’intégration et l’insertion des détenus est un sujet sur lequel Adeline Hazan s’est également longuement étendue. Elle a notamment indiqué être favorable à ce que les détenus puissent acheter, en prison, un téléphone portable ou accéder à internet mais sous surveillance, pour garder un contact avec leur famille et rechercher un emploi à leur sortie de prison.