Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
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JIM
Paris, le jeudi 11 octobre 2007 – France Info rappelait ce mardi 9 octobre comment la présentation du plan psychiatrie et santé mentale en février 2005 avait été accélérée par le drame survenu à Pau : l’assassinat d’une infirmière et d’une aide soignante par un ancien patient de l’hôpital psychiatrique où elles exerçaient. Plus de deux ans après ce double assassinat qui a laissé de vives traces dans les mémoires, le premier bilan du plan santé mentale est dressé au lendemain du meurtre perpétré par le patient d’un hôpital psychiatrique, qui à l’occasion d’une permission a sauvagement tué sa mère. Alors que l’émotion qui étreint l’opinion publique semble identique face à ces drames, les réponses des pouvoirs publics ne connaissent guère plus d’évolution. La promesse de nouvelles embauches et d’une meilleure organisation des soins demeure au cœur du discours de Roselyne Bachelot, comme elle était répétée hier par Philippe Douste-Blazy.
Dépression
Au-delà de l’incapacité des pouvoirs publics à faire face non seulement à la fatalité de la folie meurtrière mais aussi à la dislocation de la psychiatrie hospitalière actée depuis plusieurs années, il apparaît que certains succès soient à mettre au crédit du plan santé mentale. Le ministre a, en tout état de cause, affirmé ce mardi que 60 % des actions prévues ont bel et bien été engagées, voire réalisées qu’il s’agisse de nouveaux investissements, de l’amélioration de l’offre sociale et médico sociale pour les patients ou d’embauche de nouveaux personnels. Le secrétaire général du Syndicat des psychiatres des hôpitaux, Jean-Claude Pénochet confirme avoir observé « des aspects positifs » mais ne peut s’empêcher de déplorer une « situation extrêmement tendue en ce qui concerne les lits d’hospitalisation qui manquent partout ». Face à un malaise persistant, les orientations du gouvernement ont été détaillées par Roselyne Bachelot. De nouveaux efforts financiers devraient ainsi être réalisés en 2008, avec 60 millions d’euros alloués à la création de nouveaux postes. Parallèlement au recrutement de personnels hospitaliers, le triplement du nombre de médecins coordonnateurs chargés de prendre en charge les détenus sous injonctions de soins est également prévu. En outre, la réforme de la loi du 27 juin 1990 concernant les droits des malades mentaux est à l’étude. Enfin, des actions de prévention et de sensibilisation devraient jalonner les prochains mois. Avant que le gouvernement ne s’atèle à de nouvelles actions de prévention du suicide chez les personnes âgées et les jeunes, une campagne d’information auprès du grand public contre la dépression a été lancée ce 9 octobre. Organisée autour de témoignages radio, de spots télés, d’un site internet et de la distribution d’un guide complet sur la maladie, elle est destinée à « aider le grand public à distinguer la déprime de la dépression et à inciter les malades au dialogue ».

A.H.