Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
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Le SPH condamne le plan d’économie portant sur la Dotation Annuelle de Fonctionnement (DAF) de la psychiatrie, ramenant en moyenne nationale le taux directeur de 1,08% à 0,45%. Alors qu’il était en 2011 de 0,97%, la psychiatrie publique se voit ainsi imposer un budget en réduction pour la première fois depuis des années.

Pire, certaines ARS ont jugé nécessaire de prévoir des réserves les amenant à imposer un taux négatif comme dans le Nord Pas de Calais.

Au regard de l’augmentation des recours à la psychiatrie, de la souffrance et de la vulnérabilité de la population soignée, de l’augmentation des missions comme de l’importance des actions à mener pour redresser la situation dégradée de l’appareil de soins, de telles mesures paraissent, même en période de crise qui impose des mesures d’économie nationale, totalement injustifiées.

Le dernier plan Psychiatrie et Santé mentale, qui ne comportait pas de mesure budgétaire spécifique, se voit de fait totalement privé d’effet. Il y a une incohérence cynique entre les effets d’annonces et les actes. Il est de plus totalement prévisible que les budgets initialement destinés à la psychiatrie, sous le prétexte de constituer des réserves, seront détournés pour corriger les déficits accumulés dans le secteur MCO soumis à la T2A. Alors que la psychiatrie a dû faire l’effort d’intégrer une nouvelle loi inadaptée et confuse sur les soins sans consentement, elle devrait maintenant accepter de servir de variable d’ajustement budgétaire.

Alors qu’il est avéré que toutes crises économiques provoquent une augmentation des troubles psychiques, le Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux qui entend bien que la psychiatrie ne soit pas sacrifiée sur l’autel de l’austérité, appelle les tutelles à prendre des décisions justes et de bon sens et réclame la suspension de ces mesures qui entraineraient un recul certain dans l’offre de soins à la population.