Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
Sélectionner une page

Le troisième plan autisme 2013-2017 a été dévoilé début mai alors que, sur les 4 100 créations de places prévues lors du second plan (2008-2010), seulement 1672 étaient installées fin 2011.
Le budget contraint qui accompagne ce troisième plan est bien en deçà des besoins recensés puisque le nombre de personnes concernées se situerait entre 400 000 et 600 000 et
qu’entre 5 000 et 8 000 nouveau-nés par an seraient touchés par des troubles du spectre autistique. On peut mesurer la faiblesse des ambitions de ce plan, pour la petite enfance par exemple, à l’échelle de la création prévue à terme d’une unité d’enseignement en classe maternelle par département et de 30 postes d’enseignants à l’échelon national en 2014, alors qu’actuellement les Auxiliaires de vie scolaire qui accompagnent à l’école les enfants présentant des Troubles envahissants du développement attendent toujours un statut professionnel et une réelle formation.
Le plan met en avant le dépistage précoce et la mise en place dès 18 mois « d’interventions à visée éducative ». Quelles sont ces interventions et pour quel type de troubles ?
Le journal Le Monde rapportait le 2 mai 2013 les propos de Madame Carlotti, Ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion : « En France depuis 40 ans, l’approche psychanalytique est partout et aujourd’hui elle concentre tous les moyens.
Il est temps de laisser la place à d’autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent et qui sont recommandées par la haute autorité de santé… N’auront les moyens pour agir que les établissements qui travaillerons dans le sens où nous leur demanderons de travailler ». Il s’agit donc d’une immixtion du pouvoir politique dans le registre du soin et de l’éducation et cela sans nuances.
Les recommandations visent les enfants et adolescents porteurs d’autisme et de troubles envahissants du développement, appelés par extension « troubles du spectre autistique », et recouvrant une multitude de situations très différentes qui, au cas par cas, demandent une approche spécifique, un projet individuel nepouvant être réduit à l’application simple d’un programme éducatif – fut-il recommandé par la Haute Autorité de Santé.
Ces propos de la ministre et la construction du plan appellent d’emblée trois commentaires : sur la méconnaissance du travail du service public de psychiatrie, sur le manque de validité consensuelle des recommandations de la HAS, et sur les conflits d’intérêt mis en jeu.
Suite en PJ