Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
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Nicolas Sarkozy est venu à Bordeaux installer la Mission Larcher et donner ses orientations pour l’hôpital public.
Le Président de la République a rappelé les points suivants connus et incontestés au moins au niveau des principes :

– Le calendrier de mise en place des ARS
– La volonté d’harmoniser le fonctionnement et les missions des services d’urgence hospitaliers et de la permanence des soins de ville dont il a rappelé qu’y participer constituait une obligation pour les praticiens libéraux
– Le chantier de la démographie médicale afin de garantir l’accès au soin pour tous sans faire peser de nouvelles contraintes sur les actuelles générations d’étudiants !!!
– La mise en œuvre effective d’une visibilité et des complémentarités territoriales public- privé
– L’application de la T2A dans les meilleurs délais au moyen séjour et à la psychiatrie

Par ailleurs, il a pour la première fois évoqué la révision voire la suppression des ordonnances de 58.

Pour autant, le Président de la République n’a pas parlé de budget, n’a pas proposé de moyens supplémentaires ni aux 75% d’établissements hospitaliers en déficit, ni pour payer les heures supplémentaires, les CET ou les revalorisations qu’il juge pourtant nécessaires.

Sur l’organisation et le fonctionnement de l’hôpital public, le discours a été décevant :

– Le Président de la République prône la fin de l’immobilisme alors que l’hôpital est fatigué de trop de réformes et n’a pas véritablement métabolisé celle de 2005.
– Le Président de la République considère l’autonomie des établissements comme l’objectif majeur et l’arme absolue garantis par la T2A à 100%, comme si c’était l’hôpital qui fixait les tarifs et que le PLFSS 2008 ne conduisait pas à une plus grande dépendance des établissements aux diktats des ARH.
– Pour l’organisation interne, le Président de la République a rappelé qu’il fallait un seul patron, plus de management et plus de contractualisation comme l’a déjà instauré la réforme Hôpital 2007.
– Pour l’avenir de la médecine hospitalière, c’est la piste de la déréglementation statutaire, la valorisation de la PCV et la promotion de contrat de gré à gré entre directeur et praticien. C’est inadmissible.

En conclusion, l’expression d’une volonté politique de changement territorial ne masquera pas le vrai problème du financement des soins à l’hôpital public.
Cela augure mal des espaces d’initiative et des marges de manœuvre de la Mission Larcher…Dommage !
La CPH et l’INPH le regrettent vivement et s’emploieront dans les prochaines semaines à apporter leur contribution pour une meilleure prise en compte des réalités, des enjeux, des contraintes et des missions de l’hospitalisation publique.

Dr Rachel Bocher Présidente de l’INPH

Dr Pierre Faraggi, Président de la CPH