Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
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Elle constate des “insuffisances de moyens” ayant “des conséquences importantes sur le repérage et la prise en charge des adolescents”.

Elle souligne que 800 postes de psychiatres ne sont pas pourvus dans les hôpitaux publics, les infirmiers et médecins scolaires sont trop peu nombreux, les centres médico-psychologiques “saturés” et les structures de post-hospitalisation “complètement insuffisantes”. Alors qu’en 2004, l’objectif avait été fixé d’ouvrir une maison des adolescents dans chaque département, 18 seulement “sont ouvertes à ce jour”, note également le rapport de Dominique Versini.

25 recommandations

Tout ceci génère “des situations qui (…) paraissent porter atteinte aux droits de l’enfant”, constate la défenseure, qui dresse une liste de 25 recommandations.

Dans un premier temps, il faut augmenter les moyens, suggère-t-elle: les centres médicopsychologiques doivent être renforcés afin de réduire les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous. Mme Versini demande aussi que chaque département soit doté de lits d’hôpital réservés aux adolescents en pédopsychiatrie, que les structures de post-hospitalisation soient plus nombreuses et que la France se fixe pour objectif de créer un poste d’infirmière dans chaque établissement scolaire.

Fil santé jeune

Côté prévention, elle souhaite que le numéro vert du “fil santé jeunes” (0800.235.236, de 8h à minuit) soit rendu accessible 24 heures sur 24, que les parents disposent d’un numéro similaire et que tous les professionnels concernés (enseignants, soignants, magistrats) soient formés à la psychologie des adolescents pour leur permettre de repérer les souffrances des jeunes qu’ils côtoient. Elle suggère également de renforcer la prévention contre la consommation d’alcool et de cannabis.

Médiation familiale

Par ailleurs, la défenseure explique que sur les 2.100 demandes traitées par ses services, 37% concernent des conflits familiaux, notamment en raison de séparations “très conflictuelles”. Elle préconise de renforcer la médiation familiale qu’il faut peut-être envisager de rendre obligatoire dans certains contextes”. Dominique Versini suggère aussi d’améliorer les “espaces-rencontres” qui permettent à certains enfants de continuer à voir leurs parents en dehors de leur domicile.

Mineurs étrangers

Dominique Versini insiste aussi sur la situation des mineurs étrangers, qui représentent pas moins de 16% des cas traités. Elle évoque en particulier “la souffrance psychique des enfants de familles en situation irrégulière” et demande que “des dispositions soient prises pour qu’ils ne séjournent pas en rétention”.

Pour elle, les délais imposés pour les demandes de regroupement familial sont également “trop longs” et “nécessitent une accélération”. Dominique Versini pointe aussi les diverses “atteintes aux droits fondamentaux” dont sont victimes les “mineurs étrangers isolés”, présents en France sans représentant légal.

(AP)