Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
Sélectionner une page

PARIS, 7 mai 2009 (APM) – Un plan d’action pour l’évolution de la prise en charge psychiatrique des détenus va être élaboré au cours des prochains mois, a-t-on appris auprès de la Direction de l’hospitalisation et de l’organisation des soins (Dhos).

Un séminaire tenu les 29 et 30 avril réunissant les professionnels des 26 services médico-psychologiques régionaux (SMPR) et des unités de consultation et de soins ambulatoires (Ucsa) a permis d’amorcer des pistes de travail, a indiqué à l’APM Dominique Péton-Klein, directeur du projet soins aux détenus à la Dhos (cf dépêche APM HMMD9001).

“Les échanges ont été très riches, nous allons continuer à travailler avec les professionnels de terrain sur ces pistes”, indique-t-elle, sans donner de calendrier pour l’élaboration de ce “plan d’action”. “Nous devons réfléchir aux conséquences en termes humains et matériels et de locaux”.

L’ouverture des premières unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) à partir de 2010 va obliger à repenser l’organisation de la prise en charge psychiatrique des détenus.

“Les professionnels ont rappelé que ces nouvelles unités allaient compléter le dispositif existant mais pas le remplacer. Nous devons préciser leur place même si ce travail est difficile tant que les UHSA n’existent pas”.

La population carcérale connaît une sur morbidité psychiatrique: 17,9% des détenus sont en état dépressif, soit 4 à 5 fois plus que la population générale, et 3,8% sont schizophrènes, soit 4 fois plus que la population générale, indique Dominique Péton-Klein. On observe une augmentation régulière de la file active des équipes de psychiatrie en prison.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette situation, notamment le fait que la maladie mentale est exacerbée par les conditions de l’incarcération et que des lois pénales votées ont impacté le profil des détenus.

Mais, souligne Dominique Péton-Klein, le nombre de psychiatres intervenant en milieu pénitentiaire a augmenté de 43% de 1997 à 2007 et le nombre de personnels soignants de 84%. “Les moyens ont été renforcés même s’il persiste des inégalités de répartition géographique”.

Les moyens sont plus importants en SMPR, qui couvrent 40% de la population pénale. Ainsi 65% des psychiatres de prison y exercent et 57% des actes ambulatoires y sont effectués.

Les participants au séminaire ont insisté sur l’insertion des structures, SMPR et Ucsa, dans l’organisation hospitalière, indique la responsable de la Dhos. Cela implique leur reconnaissance comme unité fonctionnelle externalisée des établissements de santé, de les rattacher à un pôle d’activité et de les doter de moyens matériels et d’un programme de formation.

Ces unités doivent avoir un projet médical intégré dans le projet du pôle et il faut aussi un projet commun entre les soins somatiques et les soins psychiatriques en prison et un dossier médical commun car ce sont les mêmes personnes qui sont prises en charge”, souligne-t-elle.