Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
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PARIS, 13 mars 2012 (APM) – La Fédération française de psychiatrie (FFP) a tenté lundi de
“rétablir une certaine vérité” sur la prise en charge des enfants souffrant d’autisme et de troubles
envahissants du développement (TED) par les structures de psychiatrie.

La présidente de la FFP, Nicole Garret-Glanec, a tenu une conférence de presse en présence de
son prédécesseur, Gérard Schmit, du président du collège de pédopsychiatrie de la FFP, François
Bridier, du président du collège recherche de la FFP, Jean-Michel Thurin, de la présidente de la
Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées (SFPEADA)
Marie-Michèle Bourrat, et du président de l’Association des psychiatres de secteur infanto-juvénile
(API), Roger Teboul.
La préparation et la publication de la recommandation de la Haute autorité de santé (HAS) et de
l’Agence nationale d’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médicosociaux
(Anesm) sur la prise en charge des enfants et adolescents autistes-TED (cf APM
HMPC8003) ont donné lieu à une “présentation caricaturale” des pratiques des pédopsychiatres, a
déploré Nicole Garret-Gloanec.
Elle a assuré que les prises en charges en structures de psychiatrie étaient pluridisciplinaires, le
plus souvent en hôpitaux de jour, ou en centres d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP),
et évolutives en fonction de la réponse de l’enfant.
“Nous nous appuyons sur toutes les techniques, y compris éducatives, car nous faisons la
synthèse de différentes approches” en assurant une prise en charge globale. L’opposition souvent
mise en avant entre psychanalyse et thérapies comportementales n’existe pas sur le terrain.
L’enfant et les parents sont étroitement associés à cette démarche ainsi que l’éducation nationale
-quand l’enfant est scolarisé- et les autres structures de l’enfance, a souligné Marie-Michèle
Bourrat.
Le pédopsychiatre accompagne également les parents “pour qu’ils puissent faire face aux
difficultés de leur enfant comme aux difficultés de leur parentalité” mais, a souligné Nicole Garret-
Gloanec, sans volonté de “culpabilisation des parents”.
Elle n’a cependant pas exclu qu’il puisse y avoir des “malentendus” et des “aléas” à certains
moments, notamment en raison de la complexité ou des difficultés des situations.
La FFP regrette que, du fait de la méthodologie adoptée, la recommandation HAS-Anesm ait fait
disparaître la dimension thérapeutique de la prise en charge. Le mot psychothérapie a disparu et
la dimension thérapeutique “n’est évoquée qu’au sujet du traitement médicamenteux”. Au final, la
recommandation porte “uniquement sur les interventions éducatives”.
La FFP estime que seules les méthodes qui se soumettent à une évaluation purement
comportementale ont été prises en compte.
Les pédopsychiatres se disent effarés des critiques virulentes portées contre le packing, toujours
pratiqué selon eux avec l’accord des parents, en étudiant scrupuleusement les réactions de
l’enfant et en tenant notamment compte de son refus d’une séance.
Ils s’inquiètent que l’ensemble de ces critiques aboutissent à un démantèlement des structures
publiques de pédopsychiatrie, dans une tentation de “jeter le bébé avec l’eau du bain”, selon
l’expression de Gérard Schmit.