Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
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Arrêté Astreintes


Suite à la parution de l’arrêté du 8 novembre 2013, une instruction va compléter les éléments contenus dans ce texte et préciser quelques points critiques. Cette instruction a été signée par Jean Debeaupuis et devrait être diffusée rapidement.
Les points critiques que nous avons soulevés sont au nombre de trois :

– Le problème de l’astreinte forfaitisée globalement. Il s’agit d’une modalité d’organisation dans laquelle quel que soit le nombre d’appels, le PH perçoit une rémunération fixe d’au plus ½ indemnité de sujétion. La CPH reste globalement opposé à cette modalité de rétribution des astreintes, d’autant plus que son application à une quelconque ligne d’astreinte relève de la décision du directeur, et estime que cette modalité devrait être réservée aux interventions en astreinte qui ne nécessitent pas un déplacement (téléphone, télémédecine…). La circulaire d’application précisera cependant à notre demande que la forfaitisation ne concernera que le paiement de l’astreinte mais pas le décompte du temps passé en déplacement, qui devra de toute façon être réintégré dans les obligations de service, en conformité avec la réglementation.

– La limite du décompte de la forfaitisation du temps de trajet (une heure aller-retour) à deux déplacements qui s’oppose au fait que le temps de trajet doit intégralement être comptabilisé comme du temps de travail effectif.

– Le décompte en heures du temps d’intervention sur place qui néglige la fraction de temps inférieure à 30 minutes, alors que certaines interventions en déplacement peuvent être inférieures à ce seuil.

Ces éléments ont conduit la CPH à déposer un recours en Conseil d’Etat contre l’arrêté du 8 novembre 2013, sur ces trois points.

Par ailleurs, nous avons appris que certaines directions hospitalières ont modifié leur règlement intérieur pour imposer aux praticiens hospitaliers un temps de travail hebdomadaire de 48 heures, et refuserait de payer le temps additionnel ou de réintégrer ce temps dans les obligations de service pour les praticiens qui n’atteindraient pas ce seuil.

Or ce seuil n’est qu’un maximum et surtout, les obligations de service des praticiens hospitaliers exerçant à temps plein restent fixées réglementairement à 10 demi-journées par semaine, sans référence à un décompte horaire.

La CPH rappelle donc que dès lors que ces 10 demi-journées hebdomadaires sont accomplies, le temps de travail supplémentaire, en particulier celui effectué pendant les gardes et les déplacements en astreinte, doit être décompté en temps additionnel ou intégré dans les obligations de service selon les modalités indiquées dans l’arrêté même si le temps total de travail hebdomadaire est inférieur à 48 heures.

Décret CRP


Le calendrier de mise en place des Commissions Régionales Paritaires avance progressivement, et les premières convocations ont été envoyées dans quelques (rares) régions.
Nous rappelons que ces instances ont un rôle important dans le dialogue social territorial. La CPH fera connaître les noms des collègues impliqués dans chaque région afin que vous puissiez leur soumettre vos questions d’organisation locale.

Activité libérale des PH


La Dgos nous a communiqué un projet de décret faisant suite à la mission Laurent concernant l’exercice libéral des praticiens hospitaliers. Pas de bouleversement à attendre, mais un renforcement des contrôles.
A noter que ces nouvelles dispositions s’appliqueront à périmètre constant de la loi existante, et ne présume pas du dépôt éventuel d’une proposition de loi par un parlementaire.

Exercice ambulatoire des PH


Dans le cadre du Pacte Territoire Santé, le gouvernement souhaite que des praticiens hospitaliers puissent renforcer des équipes de praticiens libéraux exerçant en ambulatoire dans les zones médicales sous-denses. Dans ce but, ces praticiens hospitaliers volontaires pourraient bénéficier d’une nouvelle indemnité, et les hôpitaux qui accepteraient cette mise à disposition seraient remboursés par le montant des consultations, complété si nécessaire par le versement par l’ARS de la différence avec le montant du salaire versé.

Il semble en pratique que ces dispositions permettraient le recrutement par les hôpitaux publics de médecins généralistes qui auraient le statut de praticien hospitalier après avoir passé le concours, et qui travailleraient en ambulatoire dans ces zones où le recrutement de médecins généralistes libéraux pose problème. Cela répondrait ainsi au vœu exprimé par de nombreux jeunes médecins de faire le choix d’un exercice salarié en ambulatoire.

La CPH reste attentive à cette (r)évolution qui pourrait bien transformer à terme l’exercice médical. Elle accompagnera les jeunes collègues généralistes qui choisiraient ainsi ce mode d’exercice.

DPC


A la veille de la publication d’un rapport de l’Igas concernant l’OGDPC, la CPH s’inquiète toujours des modalités extrêmement lourdes de mise en œuvre du DPC.

Compte tenu des difficultés rencontrées, un nombre insuffisant d’organismes de formation continue classique ont obtenu l’agrément en tant qu’ODPC. Or les formations continues classiques sous la seule forme de congrès ne peuvent prétendre au financement selon les normes DPC depuis le 30 juin 2013. Ce couperet va conduire bon nombre d’associations de formation continue à cesser leur activité et décourager les praticiens hospitaliers qui leur étaient fidèles.

La CPH demande que les crédits hospitaliers dévolus à la formation continue puissent continuer à financer la participation des personnels médicaux hospitaliers à des formations classiques non agréées DPC, car le DPC ne peut à lui seul recouvrir toutes les actions de formation qui sont susceptibles d’intéresser les collègues. Même en maintenant l’obligation annuelle de DPC, ces formations classiques ont toujours un intérêt et le « tout DPC » apparaît nettement totalitaire. En l’absence de pragmatisme, le risque que les praticiens hospitaliers se détournent du DPC devient de plus en plus probable.

Rapport Véran sur l’intérim médical hospitalier


La CPH a pris connaissance par la presse du rapport du député Olivier Véran relatif au développement incontrôlé de l’intérim médical à l’hôpital.

Un certain nombre des constats et des propositions de ce rapport ont été repris du document de synthèse qu’elle avait transmis à la mission parlementaire à l’occasion des auditions qu’elle a menées, ce dont nous nous félicitons.

La CPH souhaite attirer l’attention sur 3 points particuliers parmi les nombreuses remarques pertinentes issues de ce travail :

1. Les conditions de travail : nous savons que bien souvent, les départs temporaires ou définitifs des praticiens de l’hôpital ont pour origine la dégradation des conditions de travail au sein de leur établissement. La pression économique, les tensions dans les relations de travail, le déficit de démocratie interne, le poids de la permanence des soins et l’absence de dialogue social contribuent à des départs successifs qui font reposer la charge de travail sur un nombre toujours plus réduit de praticiens. Au final, la désintégration des équipes conduit les directions d’établissement a recruté des intérimaires coûteux dans de très mauvaises conditions. Un changement de cap dans le management des personnels médicaux s’impose d’urgence afin de ne pas conduire des praticiens hospitaliers à quitter le service public par découragement, allant ensuite gonfler les effectifs de ceux qui ont été qualifiés de « mercenaires ». Une réforme profonde de la gouvernance des hôpitaux, conduisant à mieux impliquer les praticiens hospitaliers dans la gestion de leur établissement et dans la désignation des responsables de pôles et de structures doit être mise en oeuvre à l’occasion de la loi sur l’organisation de la santé qui sera présentée au Parlement en 2014.

2. L’attractivité des carrières de praticien hospitalier : il est urgent d’améliorer les rémunérations des praticiens hospitaliers titulaires sur l’ensemble de leur carrière car elles ne sont plus compétitives par rapport au secteur privé, avec une attention particulière pour les salaires de début de carrière en supprimant les 6 premiers échelons. Il faut également refondre tous les statuts de praticien contractuel en un statut unique attractif, avec un haut niveau de protection sociale.

3. La création d’une position de praticien remplaçant au sein du corps des praticiens hospitaliers titulaires : elle pourrait concerner des praticiens souhaitant changer temporairement d’environnement professionnel tout en conservant leur poste, et qui accepteraient des missions qui leur seraient confiées par le Centre National de Gestion pour des durées limitées, en fonction des besoins exprimés par les hôpitaux. Cette position permettrait de bénéficier d’un avancement accéléré (division par 2 du temps nécessaire pour franchir un échelon) et d’une prime de mobilité attractive (+ 50% par rapport à la rémunération de base). Le CNG gérerait les affectations successives, les congés, la carrière et rémunérerait directement les praticiens concernés durant cette période de mise à disposition. Les hôpitaux bénéficiaires rembourseraient au CNG les rémunérations versées à ces praticiens, ce qui en assureraient le financement dans la mesure où ce système reviendrait de toute façon beaucoup moins cher que le recours au mercenariat.

La CPH se tient à la disposition des pouvoirs publics afin de préciser concrètement ces propositions avec nos collègues des autres organisations syndicales représentatives des praticiens hospitaliers.

Pénibilité


La Ministre de la santé a confirmé que les praticiens hospitaliers seront concernés par la concertation relative à la prise en compte de la pénibilité au travail. Une mission a été confiée à la Dgos afin de déterminer les conditions de mise en œuvre en concertation avec les organisations syndicales des personnels médicaux, pharmaceutiques et ontologiques des établissements hospitaliers publics.

Les critères de pénibilité qui seront pris en compte sont ceux définis par le Code du travail, en particulier son article D4121-5. A cette occasion, la Dgos a rappelé que les établissements publics de santé sont soumis à certaines parties du Code du travail, notamment la 4ème partie législative ayant trait à la santé et la sécurité au travail, et ces dispositions concernent bien les praticiens hospitaliers. En outre, la Dgos a commandé une expertise juridique afin de déterminer si d’autres parties du Code du travail s’appliquent aux praticiens hospitaliers. En effet, on peut se demander par exemple, pourquoi la définition de la durée légale du temps de travail ne les concernerait pas.

La concertation s’effectuera en trois temps et sera suivie d’une négociation :
Connaissance de la pénibilité
– Quelle application des facteurs de pénibilité ?
– Organisation pratique (mise en place d’un dossier individuel)

Mesures de prévention
Les hôpitaux devront démontrer qu’ils font un effort sur les conditions de travail pour prévenir la pénibilité :
– Dispositif de surveillance
– Document unique d’évaluation des risques
– Bilan de carrières (formations, reconversions)

Accompagnement et compensation
– Gestion des fins de carrière
– Compensation et indemnisation du temps de travail

A noter que le suivi des ces mesures sur le plan local ne pourra faire l’économie d’une réflexion de fond sur la place des représentants syndicaux des praticiens hospitaliers au sein du CHSCT des hôpitaux publics.

Gouvernance hospitalière


Suite à l’évaluation de l’organisation en pôles réalisées par les intersyndicales de praticiens hospitaliers, celles-ci ont rencontré la Ministre de la santé le 28 janvier 2014 et lui ont présenté une série de mesures destinées à redonner confiance aux praticiens hospitaliers dans le fonctionnement institutionnel.

La CPH rappelle que les pouvoirs publics se sont engagés formellement à réformer la gouvernance hospitalière issue de HPST et que les modifications des décrets relatifs aux instances, notamment CME et CRP, intervenues à l’automne 2013 n’étaient que la première étape avant la modification des éléments inscrits dans la loi. A ce sujet, la CPH remarque qu’un certain nombre de ces éléments, telle la nomination des chefs de pôle, ne devraient pas relever de dispositions législatives mais plutôt réglementaires, conformément à l’article 34 de la Constitution.

Quelles que soient les modalités techniques retenues, il est inconcevable qu’un gouvernement issu de la gauche maintienne en l’état la loi HPST dans ce qu’elle a de plus inacceptable : le concept du directeur « seul patron » à l’hôpital. La CPH insiste sur l’impérieuse nécessité de revoir l’ensemble des éléments de la gouvernance hospitalière, en particulier la place des pôles, la refondation des services, ainsi que les modalités de désignation et le champ des délégations des responsables médicaux de ces structures, responsables qui doivent faire l’objet du consensus le plus large possible au sein même des établissements publics de santé.

La CPH restera attentive aux suites données par les pouvoirs publics à ce dossier particulièrement sensible. Elle attend en particulier des mesures législatives qui ont leur place dans la future loi de santé qui sera déposée au Parlement à l’été 2014.

JC Pénochet
J Trévidic