Syndicat des Psychiatres des Hôpitaux
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Entendue pour un bilan de l’application de la loi HPST devant le Sénat le 15 juin, Roselyne Bachelot s’est félicitée de la fin de la parution des textes dans les délais fixés et a abordé sommairement le sort de la psychiatrie en faisant référence aux GCS, tout en ajoutant, selon l’APM, “les différentes structures de coopération s’appliquent évidemment aux établissements psychiatriques”.

La ministre nous renvoie ainsi promptement aux autres modalités de coopérations entre établissements de santé.

Adieu les travaux complémentaires pour la psychiatrie annoncés par le rapport Larcher, finies les considérations sur les spécificités de la psychiatrie, avec la mise au tiroir du rapport Couty. Même si nous étions en total désaccord avec sa proposition d’un secteur « rénové », c’est tout de même l’enterrement à peu de frais de toute la mission et de ses quelques 150 auditions et propositions recueillies pendant 2 mois.

Comme il se trouve que les structures de coopération ne comprennent que les GCS (soit « de moyens », soit « Etablissement de Santé ») et les Communautés Hospitalières de Territoire (CHT), il est clair que sans directive nationale déterminant une organisation spécifique pour la psychiatrie, elle sera mangée à la sauce HPST, diluée dans les CHT et soumise à la logique du MCO.

Alors que le ministère tarde à faire aboutir les travaux pour une expérimentation de GCS qui laisserait croire à la prise en compte d’une spécificité pour la psychiatrie, c’est sans doute pour avoir dénoncé ce manège que les syndicats se sont trouvés congédiés sans bruit du groupe de travail sur les GCS, qui se dirige vers des GCS de moyens. Nous défendons au contraire l’option des GCS Etablissements de territoire de Santé mentale, la seule à pouvoir préserver une organisation territoriale adaptée à notre discipline, qui en plus de ne contrevenir en rien aux principes exprimés dans les attendus de la loi, bénéficie aux décloisonnements et à la continuité des soins mis en avant, tout en respectant ses dispositions légales

Il ne suffirait que d’une décision politique d’incitation pour promouvoir une organisation nationale de la psychiatrie sous la forme de GCS Etablissement de Santé sans qu’il ne soit besoin d’une nouvelle législation.

Rappelons qu’au contraire des GCS Etablissement de santé, les GCS de moyens n’apportent rien, en laissant les établissements dans les effets de la gouvernance et aux prises avec les CHT de HPST.

Pendant que quelques expérimentations de GCS de moyens vont se mettre en place pour cultiver encore un peu l’illusion que les spécificités de la psychiatrie sont reconnues, puis d’en tirer des conclusions sans intérêt, l’eau aura coulé sous les ponts, et la psychiatrie hospitalière sera complètement absorbée dans HPST, ses CHT et sa gouvernance.

Alors,
– avec cette gouvernance hospitalière qui démédicalise outrageusement toute l’organisation de l’hôpital
– avec le retour au grand renfermement programmé par la révision de la loi de 90,
– devant l’absence de volonté d’offrir une vraie loi sanitaire pour la psychiatrie
– et au contraire face à la détermination du ministère de planifier une organisation qui est en opposition avec les modes d’exercice nécessaires à notre discipline et adaptés aux besoins des patients,
c’est la fin de notre discipline que nos gouvernants mettent en place.

Devant ce train de mesures totalement inacceptables et méprisantes pour la psychiatrie, avec l’IDEPP au sein de l’IPP et en faisant alliance avec toutes les organisations attachées à la défense de la santé mentale, un grand mouvement de la psychiatrie doit être lancé en septembre.